La Fédération des employeurs des arts de la scène (FEAS) s'inquiète quant aux équilibres financiers des opérateurs culturels, alors que s'additionnent des coupes budgétaires provenant des différents niveaux de pouvoir.
La FEAS, dans laquelle se trouvent notamment Charleroi Danse, Martinrou, l'Ancre, le PBA, les Festivals de Wallonie, a énuméré les coupes provenant tantôt du fédéral, tantôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), des Régions, des villes ou de communes :
- la suppression de l'indexation des subventions pluriannuelles en arts de la scène pour 2026,
- la suppression des aides "premier emploi" de la FWB (l'ancien régime "Rosetta")
- la hausse des taux de TVA sur la billetterie et d'autres
- postes plus généraux affectant les opérateurs, comme le catering.
"Les effets domino sont désastreux et anxiogènes, l'absence de prévisibilité étant aussi un facteur aggravant" alerte-t-elle.
La Fédération déplore également le resserrage des aides à l'emploi (dispositif APE) par la Région wallonne, qui restreint les engagements d'emploi artistique ou la diminution ou suppression de subventions ou de services par les Villes et Communes, notamment à Charleroi (dans le cadre du plan Oxygène) ou à Bruxelles .
"Derrière les projecteurs, c'est tout un tissu humain et institutionnel qui vacille face aux diverses coupes budgétaires, mettant en péril un écosystème patiemment construit avec les différents niveaux de pouvoir pour garantir à toutes et tous un accès à la culture", s'inquiète la FEAS. "Dans les arts de la scène, couper davantage, c'est couper dans l'emploi", insiste-t-elle encore.
La plupart des opérateurs ont déjà réduit leurs coûts de fonctionnement au maximum et travaillé à augmenter fortement leurs recettes propres. "Pour eux, la principale, voire la seule variable d'ajustement qui subsiste, c'est l'artistique, autrement dit, la création et l'emploi", conclut la Fédération. "Les effets domino sont désastreux et anxiogènes, l'absence de prévisibilité étant aussi un facteur aggravant" alerte-t-elle.
Réunie en assemblée générale ce mercredi, l'organisation a, par ailleurs, adopté à l'unanimité sa Charte de prévention et de lutte contre les violences sexistes, sexuelles, le harcèlement et la discrimination dans le secteur des arts de la scène. Le texte affirme que ces violences, ce harcèlement et cette discrimination sont incompatibles avec les valeurs qu'elle défend, fondées notamment sur le respect, l'inclusion et la dignité de toutes et tous.
De manière concrète, chaque membre élaborera un plan d'actions traduisant les engagements de la charte et le mettra en place dans l'année à venir. La Fédération, de son côté, accompagnera ses membres dans la mise en œuvre des engagements. Elle mettra notamment à leur disposition une "boîte à outils", qui contiendra des exemples de procédure, de clauses d'engagements et autres documents utiles à rencontrer les engagements pris. Elle organisera chaque année une réunion permettant un état des lieux.
En 2026, la FEAS continuera à défendre les budgets culture et les aides à l'emploi, mais s'attèlera aussi à l'amélioration de la diffusion en intégrant tous les réseaux existants et en travaillant avec les Centres culturels sur le territoire de la FWB.
Source : Belga
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