Le budget wallon 2025 prévoit d’importantes économies, notamment via la réforme des APE : des postes subsidiés essentiels au fonctionnement notamment des communes et CPAS. À Beaumont, le bourgmestre Bruno Lambert tire la sonnette d’alarme.
Le Gouvernement wallon a bouclé son budget. Objectif : réaliser des économies, et le secteur de l’emploi n’y échappe pas. 100,2 millions d’euros seront économisés dans le domaine de l’emploi et de la formation, dont environ 37 millions d’euros en moins dans l’enveloppe APE, les Aides à la Promotion de l’Emploi.
« La facture commence à être un peu lourde et la pilule dure à avaler », déplore Bruno Lambert, bourgmestre de Beaumont et membre des Engagés, un parti pourtant présent au sein du gouvernement wallon.
Les emplois APE sont des postes subsidiés par la Région wallonne, occupés au sein du secteur non marchand et des pouvoirs locaux : provinces, zones de police, CPAS ou encore communes. « Chez nous, près d’un emploi sur 3 dépend d’un financement APE. Cela concerne autant des agents administratifs que les équipes techniques. Nous sommes déjà à l’os dans de nombreuses communes. S’il y a une baisse des dotations, nous ne pourrons pas garder l’ensemble de nos collaborateurs », avertit Bruno Lambert.
Moins de subsides, pas moins de travail
La réforme pourrait entraîner la disparition de plusieurs emplois, notamment dans les CPAS. À Charleroi, par exemple, les subsides APE 2026 concernent 831 agents. « On arrive à un jeu d’équilibre : d’un côté, la charge de travail augmente, et de l’autre, on diminue les effectifs. Les prochaines années s’annoncent difficiles pour les pouvoirs locaux », confie le bourgmestre de Beaumont.
Face aux restrictions budgétaires, le ton monte dans plusieurs communes wallonnes. Certains bourgmestres disent en avoir assez d’endosser le rôle de messager des mauvaises nouvelles.
Nous sommes les premières vitrines des politiques publiques. Nous rencontrons des personnes, pas des chiffres, conclut Bruno Lambert.
À ce stade, les modalités concrètes de la réforme APE restent floues. Les pouvoirs locaux attendent désormais de connaître les délais et les mécanismes précis de mise en œuvre. Une chose est sûre : la tension monte dans les communes, qui redoutent de devoir faire plus avec moins.
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