Charleroi attend toujours un financement bancaire dans le cadre du Plan Oxygène : ING et Belfius boycotte plusieurs villes. La Région poursuit les négociations.
Ce n’est plus un secret : la Ville de Charleroi a signé une convention Oxygène avec la Région wallonne. L’objectif ? Redresser la situation financière de la commune via un prêt régional de 112 millions d’euros, en échange d’un plan d’économies strict. Mais aujourd’hui, le volet bancaire du plan patine : ni ING ni Belfius n’acceptent de financer Charleroi, ni Liège ou Mons. « Il y a des efforts qui sont faits, et des efforts qui ne sont pas faciles », souligne Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi. « On va remplacer un fonctionnaire sur deux au sein de l’administration, on va vendre des actifs importants… Il y a un deal entre la Région et la Ville. La Ville fera sa part d’effort. »
Le Plan Oxygène repose sur un triptyque : l’engagement de la commune, l’intervention de la Région wallonne, et le financement par les banques. C’est ce que rappelle François Desquesnes, ministre des Pouvoirs locaux : « Une commune s’engage à retrouver un équilibre budgétaire. La Région, elle, prend en charge les intérêts des prêts et 15 % du remboursement annuel. Mais il faut aussi des banques prêtes à prêter. » Problème : ces banques manquent toujours à l’appel pour Charleroi. Le ministre poursuit les discussions avec les établissements bancaires concernés, mais pour l’instant, le dossier reste bloqué.
Un déficit structurel reconnu
En attendant que le prêt soit débloqué, le ministre Desquesnes rappelle que chaque niveau de pouvoir a un rôle à jouer. « Nous intervenons déjà, par exemple, en prenant davantage en charge le coût des zones de secours. Cela représente 6 à 13 euros par habitant en Hainaut, soit une somme considérable pour une ville comme Charleroi. » De son côté, Thomas Dermine insiste : « Il y a un déficit structurel des grandes villes. À Charleroi, on dépense tous les jours des centaines de milliers d’euros pour des non-Carolos, qui utilisent nos infrastructures sportives, culturelles ou nos transports. Et on n’est pas compensés pour ça. Il faut en être absolument conscients en Wallonie. »
Si le Plan Oxygène permet de soulager temporairement les finances communales, il ne règle pas les déséquilibres profonds qui touchent les grandes villes wallonnes. Faute d’accord bancaire, la Région devra se montrer inventive pour tenir sa promesse. Et à long terme, une réforme structurelle du financement communal semble inévitable.
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