Indexations et nouvelles taxes communales ou encore fin de la gratuité des garderies, tels sont les impacts possibles de la convention Oxygène sur la Ville de Charleroi, qui doit selon la Région wallonne, serrer sa ceinture budgétaire.
Pour boucler son budget 2025, la Ville Charleroi s'engage à réduire ses dépenses et augmenter ses recettes. A l’instar de Mons et de Liège, la situation de la ville de Charleroi s’est dégradée sévèrement ces dernières années. En décembre dernier, le Gouvernement wallon lui a octroyé un prêt de 112 millions d’euros, dans le cadre du plan Oxygène. Mais selon une convention entre les deux parties, la métropole wallonne doit faire des efforts de 20 à 30 millions d’euros sur son budget annuel. Il y aura donc des impacts sur les finances.
« La dégradation budgétaire constatée est en grande partie liée à l’explosion de dépenses « exogènes" liées à des compétences gérées par d’autres niveaux de pouvoir et sur lesquelles les autorités communales de la Ville de Charleroi n’ont aucun levier. Ce sont les fameux « 4 P », à savoir en premier lieu les pensions: L’augmentation des cotisations de responsabilisation, couplée à l’augmentation du taux de la cotisation de base, font peser un poids budgétaire significatif sur les finances communales pour payer les pensions des agents. Deuxièmement, la Police, puisque en matière de sécurité, la Ville de Charleroi doit notamment compenser annuellement le financement déficitaire de la norme KUL, pour assurer la sécurité de ses citoyens et le paiement des agents de police. En troisième lieu, il y a les pompiers, car le Gouvernement fédéral ne finance pas à 50 % les zones de secours comme l’y oblige pourtant la législation, les finances communales doivent aussi palier en dernier recours au risque, pour assurer ce service public fondamental. Enfin, la pauvreté: le paiement du revenu d’intégration social (RIS) n’étant pas versé intégralement par le niveau fédéral, les finances communales des grandes villes subissent de plein fouet l’explosion de la précarité », indique Thomas Dermine, bourgmestre de Charleroi.
Dès lors, la Ville de Charleroi est dans l’obligation de chiffrer 45 mesures inscrites dans la convention « Oxygène » et d’impacter sa trajectoire à due concurrence, tout en ayant la possibilité de déroger aux obligations prévues à l’article 6 de la convention, qui permet des trouver es solutions alternatives à ces mesures d’économie. Parmi les exemples marquants: la convention Oxygène indique à la Ville de Charleroi, d’appliquer le coût réel aux usagers de la piscine Helios, soit un peu plus de 23,20 euros pour une baignade au lieu 4,20 euros. Autre suggestion en Provenance de Namur: l’instauration d’une taxe « égouts ».
« Le collège communal s'est dit opposé à appliquer l'ensemble des obligations de la convention, celles-ci s'appuyant sur des indexations de redevances, des fins de gratuité, des créations de taxes ou impliquant des conséquences sur le personnel communal qui ne correspondent pas au projet de la majorité carolo. La défense des ménages, des travailleurs de la Ville, des services publics ou encore de ce qui touche à l'attractivité de Charleroi sont notre leitmotiv. La Ville de Charleroi veut proposer des mesures compensatoires, une possibilité laissée par la convention », ajoute Eric Goffart, échevin des Finances de Charleroi.
Le gouvernement wallon, qui suggère également de supprimer la gratuité, comme celle des garderies. Prochaine étape, le 13 avril prochain, lors des débats et du vote du budget 2025 et du plan de gestion de la Ville de Charleroi.
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