Ce mardi, les enseignants étaient absents des classes ou mobilisés dans la rue pour revendiquer leurs droits et aussi celui de leurs élèves. Plusieurs changements inquiètent les syndicats enseignant dont le mot d'ordre a été particulièrement bien suivi.
Tract à la main. Enseignants et syndicats se sont mobilisé ce mardi autour du centre commercial Ville 2, avec un objectif, faire front commun contre les futures réformes de l’enseignement. Un mouvement fortement suivi aussi dans les écoles comme le signale Christophe Hemberg - secrétaire régional CHSP - Enseignement, qui se réjouit de la mobilisation des enseignants. Beaucoup ont boudé leurs classes, preuve s'il en fallait une de leurs craintes et de leurs préoccupations par rapport aux mesures annoncées.
Des mesures lourdes de conséquences pour l’ensemble du secteur. Une réduction de 10 % du budget de l’enseignement officiel est prévue sur les dix prochaines années. Pour le corps enseignant, c'est la colère qui domine.
Sara Vanobbergen est enseignante à Athénée Royal Vauban, elle est en colère à l'instar de ses congénères « on est vraiment en colère, il faut savoir que l'on subit de grosses restrictions budgétaires alors qu'on sait que les écoles n'ont déjà pas de moyens. Ils veulent supprimer certaines options dans le qualifiant, cela signifie que certains étudiants ne pourront pas finir leur cycle et devront se tourner vers le privé pour le faire."
La fin du statut de nomination
Un autre problème est la fin du statut de nomination des enseignants au profit d’un contrat à durée indéterminée. Un changement qui pourrait impacter la qualité et les conditions de travail.
"C'est pas encore très clair, mais la protection des agents scolaires, avec la nomination, donne une certaine stabilité. On veut nous faire croire que le CDI est aussi synonyme de stabilité, mais en fait, on privatise l'enseignement. Donc, il va y avoir des soucis aussi par rapport au système de pension. On pense que cela va aggraver la pénurie des enseignements, là où il en manque déjà. Il faut trouver des moyens de valoriser la profession plutôt que de la dévaloriser".
Avec une possible réduction de moyens et une perte de 500 emplois dans l’enseignement qualifiant. Parents et passants risquent eux aussi de subir les effets de cette réforme, comme l'exprime Magalie : "Je suis bouleversée pour ce qu'il se passe pour les professeurs. Ils sont en manque d'effectifs. J'ai des enfants en enseignement spécialisé. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement fait ça, c'est vraiment un manque de respect pour eux.
Revaloriser l'enseignement
Derrière les protestations, enseignants et syndicats souhaitent aussi une meilleure revalorisation du secteur, une meilleure qualité d’enseignement, mais aussi de meilleures conditions.
Et Sara, qui est aussi déléguée syndicale, n'en démord pas, il faut revaloriser l'enseignement au bénéfice des enfants, mais aussi permettre aux enseignants d'avoir un travail de qualité, c'est le bien-être des professeurs qui conditionnera l'avenir des jeunes. Et c'est pour cet avenir que les enseignants se battent aujourd'hui.
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