Dès septembre prochain, le brevet infirmier disparaît au profit d’une nouvelle formation d’assistant en soins. Une réforme qui inquiète écoles, étudiants et hôpitaux, alors que la filière actuelle forme plus d’un tiers des futurs infirmiers.
En septembre de l’année prochaine, il ne restera plus qu’une seule voie pour devenir infirmière ou infirmier: le bachelier. Le brevet infirmier disparaîtra, remplacé par une formation d’assistant en soins infirmiers. « On se demande qui va faire trois ans d’études pour être assistant en soins infirmiers, s’interroge Anne-Catherine Delplanque, professeure à l’IESCA et déléguée Setca. On remplace quelque chose qui fonctionne bien chez nous et dans les hôpitaux. On ne comprend pas. »
Kévin suit actuellement la formation menant au brevet et effectue ses stages à l’hôpital des Viviers. Il aurait pu choisir une Haute École, mais il ne le souhaitait pas. Les méthodes et outils pédagogiques ont pesé dans la balance. « Le suivi est différent, l’ambiance est plus familiale et le coût de la formation est inférieur à celui d’un baccalauréat », compare-t-il.
Une filière qui rencontre d’ailleurs un réel succès: 35 % des infirmiers et infirmières diplômés en sortent. « Pendant deux ans, j’ai côtoyé des bacheliers et des brevetés, et honnêtement, je ne me suis jamais rendu compte de la différence entre les deux », témoigne une étudiante.
Si tout se passe bien, Syndie obtiendra son brevet d’infirmière en janvier prochain. Et même en période de stage, elle a déjà reçu plusieurs propositions d’emploi, preuve que le secteur manque cruellement de main-d’œuvre. « À mon âge, la formation brevetée est suffisante. En la supprimant, certaines personnes hésiteront à se lancer, elles n’auront plus ce suivi rigoureux tout au long de leur formation », regrette-t-elle.
Le secteur hospitalier, lui, tire la sonnette d’alarme depuis longtemps. « On le voit en tant que stagiaires : on comble parfois, même souvent, les trous dans les services quand il manque du personnel », ajoute Kévin.
Dans un secteur déjà sous perfusion, les ministres Degryse, Glatigny et Coppieters semblent scier la branche sur laquelle ils sont assis. À ce rythme, la profession infirmière risque une véritable amputation avec toutes les douleurs fantômes que cela implique.
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