Le Setca a réagi avec déception à l'annonce de la direction de Cora, de son intention de fermer ses sept hypermarchés et de ses services de support, avec le potentiel licenciement collectif de l'ensemble des 1.779 collaborateurs de l'enseigne.
Le syndicat demande à la direction de trouver d'autres solutions que la fermeture pure et simple des magasins.
"Le CEO a clairement parlé de cessation d'activités", déplore le Setca, qui rappelle les trois restructurations au sein de l'entreprise en 10 ans. "Nous nous sommes constamment heurtés à des vents contraires", regrette-t-il, évoquant un manque d'anticipation de la direction par rapport à l'essoufflement du modèle hypermarché.
"L'absence de dialogue au niveau sectoriel sur l'harmonisation des commissions paritaires et le dumping social toujours plus grand, tant par rapport aux nouvelles enseignes arrivant sur le marché que par rapport à la franchise, a été un élément accélérateur de la chute des magasins Cora", analyse le Setca.
Tout comme le relevait la direction de Cora, "le changement de comportement du consommateur, le commerce transfrontalier et l'e-commerce ont fini d'achever ce modèle", complète-t-il.
Le Setca s'en prend également au travail le dimanche mis en place au sein des magasins franchisés Delhaize depuis la restructuration de l'enseigne au lion, "qui ébranle tout le marché des magasins intégrés".
L'organisation syndicale demande également aux politiques de prévoir des solutions de départs "adoucies" si la fermeture des magasins devait être confirmée. "À l'heure où le gouvernement crie haro sur les prépensions, nous affirmons qu'elles sont indispensables à toute solution sociale d'un tel drame. Nos politiques ont fait de l'exclusion des demandeurs d'emploi après deux ans d'allocations de chômage leur principe. Ce principe est intenable", tonne le Setca.
"Nous exigeons alors de leur part qu'ils trouvent un emploi pour ces travailleurs Cora, qui sont usés par les conditions de travail de la grande distribution et qui ne demandent pourtant qu'à continuer à travailler", ajoute-t-il.
La moitié des travailleurs ont plus de 20 ans d'ancienneté et 61% d'entre eux sont âgés de plus de 45 ans, situe encore le syndicat, rappelant que des familles complètes travaillent parfois chez Cora et que le drame de la perte d'emploi sera dès lors multiplié par deux ou par trois.
"Nous ne tolérons pas et n'accepterons jamais que ces travailleurs, dans deux ans, aillent vers les CPAS", prévient l'organisation syndicale. "Alors, messieurs les ministres ou présidents de partis, qui désirez tant faire des économies sur les allocations de chômage, trouvez des entrepreneurs qui vont reprendre des travailleurs Cora avec leur profil, leur passé professionnel, leur rage de travailler et tout leur bon vouloir. C'est là que nous pourrons aussi constater que votre politique est une politique qui va droit dans le mur pour les travailleurs sans emploi", conclut le Setca.
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