La huitième campagne Ruban Blanc contre la violence faite aux femmes débute ce 21 novembre. Jusqu’au 5 décembre diverses actions sont prévues de sensibilisation sont prévues. Une campagne d'autant plus importante que les chiffres ne diminuent pas.
La violence faite aux femmes, il faut en parler
Un simple ruban pour dénoncer des violences qui sont encore trop courantes envers les femmes. La première action de sensibilisation a débuté en fin de matinée à Rive Gauche. Elle était menée par le service « Égalité des Chances » de la Ville de Charleroi. On y distribuait des rubans, mais aussi des flyers, et un baromètre qui permet de déterminer le degré de violence faite aux femmes en fonction de la situation. Il va du vert (les situations normales ) au rouge (les violences graves) en passant par l’orange (les situations qui deviennent problématiques).
« Ca met en images la situation dans laquelle on peut être, par rapport au couple et à la relation dans laquelle on est », nous disait ce matin une jeune fille après avoir reçu les explications et le baromètre.
Cette campagne veut aussi mettre en lumière les différentes formes de violence faites aux femmes: violence physique, psychologique, verbale, sociale, économique, les mutilations génitales féminines, ou le mariage forcé, par exemple.
Diverses actions jusqu’au 6 décembre
Jusqu’au 6 décembre, diverses actions seront organisées par la plateforme Ruban Blanc coordonnée par la Maison Plurielle de Charleroi. Un rassemblement aura lieu sur l’UCampus le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. L’action « Chaussures rouges » sera organisée pour la quatrième année. La Plateforme Ruban Blanc exposera près de 220 paires de chaussures peintes en rouge sang dans divers lieux du centre-ville afin de dénoncer les féminicides ayant eu lieu en Belgique depuis 2017. Et il y aura un colloque, une exposition, du théâtre et des animations dans les écoles.
(Tout le programme sur www.https://plateformerubanblanc.be/)
Des chiffres qui augmentent
Et les violences faites aux femmes ne diminuent pas. Au contraire, les chiffres sont en augmentation.
« Rien que pour la Maison Plurielle de Charleroi, pour 2024, on en est à 138 nouvelles demandes d’accompagnement ou de suivi pour des faits de violence faites aux femmes, soit une augmentation de 17% par rapport à 2023, explique Veronica Antonelli, chargée de mission à la Maison Plurielle. Et entre janvier et octobre 2025, on est déjà à 115 demandes. »
Les causes de cette augmentation sont multiples. Il y a le fait que les associations comme la Maison Plurielle qui font de l’accompagnement et du suivi sont de plus en plus connues. Et donc, les victimes savent mieux où s’adresser. Mais on parle aussi plus de ces violences, et donc, les victimes se rendent sans doute plus vite compte que ce qu’elles vivent n’est pas normal.
« Et puis, on remarque aussi qu’avec la montée des discours masculinistes, les stéréotypes de genre et les inégalités entre les femmes et les hommes sont renforcés. Et des formes de violence s’accentuent via d’autres canaux sur internet et les réseaux, par exemple», ajoute encore Veronica Antonelli, chargée de mission à la Maison Plurielle.
Les chiffres sont effrayants. Depuis le 1er janvier, il y a eu 23 féminicides. Et une belge sur cinq de 15 à 40 ans ayant eu au moins un partenaire a subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Porter le Ruban Blanc, en fait, c’est montrer qu’on s’oppose à toutes ces violences.
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