La Ligue Braille lance une semaine de sensibilisation en Belgique francophone pour rappeler que l’espace public n’est pas toujours adapté aux personnes aveugles et malvoyantes.
Un constat bien visible dans le centre-ville de Charleroi, où les obstacles sont nombreux pour ces citoyens en quête d’autonomie. Dans une société où tout repose sur le visuel et le digital, les déficiences visuelles compliquent fortement l’accès aux services essentiels. Alain et Laetitia, malvoyants, en témoignent : retirer de l’argent à un distributeur bancaire peut vite devenir une épreuve.
Un sondage de la Ligue Braille révèle que seuls 3 % des personnes aveugles ou malvoyantes parviennent à utiliser un terminal de paiement sans aide. Un chiffre alarmant qui souligne le manque d’adaptation des infrastructures aux besoins de ces citoyens.
Un espace public peu adapté
Outre les services bancaires, se déplacer en ville est un véritable défi. À Charleroi, les voiries pavées du centre posent problème, car elles offrent peu de repères tactiles pour les cannes blanches. Se repérer et marcher en toute sécurité devient alors un parcours du combattant.
Autre point noir : l’accès aux transports en commun. Devant la gare, traverser la ligne de tram est une source d’inquiétude, le manque de signalétique et de repères auditifs rendant cette tâche dangereuse.
L’indépendance numérique, un enjeu crucial
L’objectif de cette semaine de sensibilisation est aussi de mettre en avant l’importance du numérique pour les personnes déficientes visuelles. Selon la Ligue Braille, 82 % des personnes interrogées estiment que leur handicap entraîne une perte d’autonomie et d’indépendance.
Des solutions existent pourtant : applications vocales, feux sonores, guichets bancaires adaptés… Mais elles restent insuffisantes ou mal déployées. Cette campagne rappelle donc un message essentiel : rendre l’espace public et les services accessibles à tous n’est pas une option, mais une nécessité.
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