Charleroi comptait 30 terrils, il faudra désormais compter avec un terril de plus, mais virtuel celui-là. C’est en effet de cette manière très imagée que se définit l’asbl Terril 31. Un projet porté depuis le premier confinement par un collectif de citoyens Carolos, âgés de 25 à 35 ans. Objectif de l’Asbl : la mise en place de projets, d'idées et d'évènements à vocation écologique et/ou sociétal.
Rappelez-vous en 2014, quelques jeunes étudiants motivés par donner l'envie aux carolos de se réapproprier leur ville et d’y prendre goût en plus, créaient les apéros urbains, Charleroi Wake Up.
Sept ans plus tard, on prend les mêmes et on recommence mais pour lancer une convention citoyenne carolo, la COCICA. Ils sont cinq, cette fois, âgés de 25 à 35 ans. Thomas Deridder, membre de l’Asbl Terril 31 qui chapeaute le projet nous explique les motivations du groupe.
« L’objectif est de créer une convention citoyenne carolo, et donc de créer un groupe de 30 personnes tirées au sort qui vont réfléchir et s’informer sur un sujet pendant plusieurs jours avant de formuler des recommandations à destination des autorités publiques. »
Les personnes qui seront représentées au sein de cette convention se réuniront physiquement 1 dimanche par mois au minimum 4 fois par an.
Comment occuper les espaces vides ?
Pour la première édition de la convention citoyenne carolo, les initiateurs ont choisi un thème récurrent de notre politique communal : l’occupation des espaces vides bâtis et non-bâtis.
Les personnes qui seront autour de la table, ne seront pas du personnel politique ou de l’administration mais ce seront des quidams.
Si le projet prévoyait de tirer les participants au sort dans le registre de la population, la législation en la matière en a décidé autrement.
Les organisateurs de cette première COCICA propose donc un google form sur les réseaux sociaux qui permettra à monsieur et madame tout le monde de s’inscrire et d’être sélectionné.
« On sait qu’à Charleroi, il y a beaucoup d’endroits qui ne sont pas occupés. Des immeubles ou des terrains non occupés et qu’il y a plein de manière de les occuper et qu’il y a sans doute plein de manière de les occuper de la meilleure manière possible. Comment ? on n’en sait rien, on n’est pas là pour formuler les recommandations directement, on n’a pas de programme politique, nous on est là pour mettre les gens autour de la table et faire en sorte qu’ils réfléchissent à des solutions. »
Thomas Deridder qui nous expose le thème de ces premiers travaux précise que les participants seront amenés aux termes de leurs travaux à formuler des recommandations qui pourraient peut-être aboutir à des modifications dans la manière dont la ville prend en charge tel ou tel sujet. Et ici en l’occurrence, la gestion des espaces vides.
Quatre garçons dans le vent
Le rôle du collectif Terril 31 sera d’animer les réunions via des processus d’intelligence collective, de faire travailler et réfléchir ensemble les participants. De les informer aussi en les mettant en rapport avec des experts.
« Pendant le premier confinement on s’organisait des petites capsules d’une heure pour parler de tout et de rien et on a remarqué qu’il y avait un thème qui revenait régulièrement : Comment fait-on pour habiter un territoire autrement. On faisait des constats : d’une crise sociétale énorme, politique profonde et écologique qui arrive. Face à ça, nous nous sommes demandés ce que l'on pouvait faire à notre échelle pour amener les gens à discuter ensemble. C’est une pierre à l’édifice pour construire un autre dispositif démocratique, et un autre espace de dialogue pour pouvoir formuler les choses vers le monde politique. »
Ce projet a été présenté dans le cadre de l’appel à projets Proximity pour la ville de Charleroi. Il participe aussi à l’appel à projet citoyen de la Ville de Charleroi.
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