Le permis d'environnement qui a été octroyé pour une période de 20 ans à l'aéroport de Charleroi et les décrets qui l'accompagnent sont équilibrés, a estimé jeudi son CEO, Christophe Segaert.
Il a profité de ses 100 premiers jours à la tête de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) pour revenir sur les soucis rencontrés cet été au sein du terminal passagers, insistant sur le fait qu'il ne dirigeait pas un "aéroport low-cost".
Le gouvernement wallon a décidé en juillet dernier de renouveler, pour une durée de 20 ans, le permis unique de l'aéroport de Charleroi qui arrivait à échéance. Plusieurs communes (Binche, Fleurus, Anderlues, Sombreffe et Fontaine-l'Évêque) ont décidé de s'associer pour introduire un recours en annulation au Conseil d'État. Des riverains en ont fait de même.
"Nous pensons que le permis est équilibré et c'est un défi en termes de communication de le faire savoir", a répondu Christophe Segaert. "Des discussions sont en cours avec plusieurs communes, que nous avons rencontrées". Il a notamment rappelé que certaines compagnies actives à Charleroi, dont la principale (85%) est l'Irlandaise Ryanair (BSCA est d'ailleurs le troisième aéroport le plus important dans le réseau de la compagnie à bas coûts, NDLR), ont commandé des avions de nouvelle génération, ou en utilisent déjà. Ces appareils émettent moins de CO2 et font moins de bruit.
Le nouveau CEO est également revenu sur l'été qui vient de se terminer, et qui "s'est très bien passé dans l'ensemble". Quelque 2,2 millions de passagers sont passés par BSCA durant cette période, pour une estimation de 11 millions de voyageurs sur l'ensemble de l'année 2025. En 2024, ils avaient été 10,5 millions.
L'été a toutefois été fort chargé à certains moments, avec des files trop longues, concède-t-il. Ce fut particulièrement le cas à la fin du mois de juillet, avec des files pour les contrôles de sécurité qui s'étendaient jusqu'à l'extérieur du terminal, en raison d'un absentéisme trop important au sein du prestataire de sécurité. "On peut et doit mieux faire et on veut améliorer cette expérience passagers. Mais nous ne sommes pas un aéroport low-cost", insiste Christophe Segaert. "Nous servons par contre des compagnies à bas coûts."
Dès la fin juillet, BSCA a pris des initiatives à court terme, recourant à un second prestataire. Il mène depuis des analyses sur les moyen et long termes, afin d'éviter que cela ne se répète. "Je ne minimise pas ce qu'il s'est passé cet été et la nécessité de trouver des solutions. Et je pense en avoir pour la saison estivale 2026."
"Il faut apprendre à mieux gérer cette croissance", pointe le patron, entré en fonction le 6 juin dernier. "Si elle est si forte, c'est aussi que notre rapport qualité-prix répond aux attentes. Il faut donc être lucides sur les défis qui nous attendent."
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