L'annonce de la baisse d'activité de Ryanair en Belgique, en réaction à la hausse de la taxe sur les billets d'avion, "ne fait pas peur" aux syndicats, garantit mardi Didier Lebbe, secrétaire permanent à la CNE.
L'organisation syndicale se tient prête à réclamer un conseil d'entreprise extraordinaire et à exiger des précisions sur les décisions de la compagnie.
Mardi, la compagnie à bas coûts a annoncé sa volonté de supprimer un million de sièges en Belgique, et de retirer cinq avions sur les 18 de sa base à Charleroi à partir de la saison aéronautique hivernale 2026-2027. Celle-ci commence à la fin du mois d'octobre prochain.
Ryanair motive cette décision par la volonté du gouvernement fédéral d'augmenter la taxe sur les billets d'avion et de celle de la Ville de Charleroi d'instaurer une taxe communale de 3 euros par passager à partir du 1er janvier.
La CNE dénonce dans la foulée "la technique habituelle" de Ryanair, qui consiste à "faire peur à tout le monde". "On est habitués, on sait comment ils fonctionnent et on n'a plus peur d'eux", assure Didier Lebbe.
Le syndicaliste remarque d'ailleurs que la compagnie a toujours baissé le nombre d'avions dans son offre hivernale, à l'exception des dernières années.
Mais si ces décisions ont effectivement des conséquences sur l'emploi et débouchent sur la suppression de lignes, le syndicat se tient prêt à exiger la tenue d'un conseil d'entreprise extraordinaire et des précisions sur la rentabilité des routes. "Ils n'ont jamais voulu répondre à nos questions sur la rentabilité des lignes", explique Didier Lebbe. "S'ils libèrent des destinations rentables, ça peut intéresser d'autres compagnies. Ils ne sont pas seuls au monde à Charleroi. On les obligera alors à répondre et on espère qu'on sera soutenus par les autorités."
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