La sécurité routière ? Plus on en parle, moins on a l’impression que ça va !
L’an dernier 311 personnes ont trouvé la mort sur les routes, on n’avait plus vu ça depuis 2016. Cette fois, évolution des moyens de locomotion oblige, ce sont les cyclistes qui paient le plus lourd tribu avec 21 morts soit une progression de 163%.
Pour préparer les états généraux de la sécurité routière qui ont eu lieu ce mardi 1er décembre et à l’issue desquels des décisions seront prises en Wallonie, 10 000 personnes ont été interrogées en septembre dernier, une première en wallonie.
Les thèmes abordés étaient les suivants :
- La sécurité en agglomération
- Les infrastructures
- La conduite sous influence
- Le transport lourd
- Le contrôle technique Moto
- Les poursuites et sanctions
Maximum 100 tués par an
C’est désormais l’objectif du gouvernement wallon !
Et c’est en se basant sur les désidératas des wallons que le gouvernement va plancher sur 5 mesures concrètes :
- intensifier les contrôles
- simplifier et renforcer les poursuites
- sanctionner effectivement pour changer les comportements
- plus d’attention aux usagers faibles
- formation et éducation au partage de la route plus responsable
Au lendemain de ces états généraux de la sécurité routière, nous pouvons donc légitimement nous demander si les mentalités ne seraient pas en train de changer. Il faut dire que le contrôle est désormais notre lot quotidien.
En très gros et en résumé, c’est plus de répressions et de sanctions !
Pourquoi ne pas aller au contraire vers plus de responsabilisation, de sensibilisation et d'investissement.
Allez honnêtement, lorsque vous recevez un PV pour un excès de vitesse vous en faites quoi ? Vous le payez et puis c’est tout !
Et puis on peut toujours argumenter sur
- que celui qui n’a jamais pris le volant après quelques verres d’alcool me jette la première pierre
- que celui qui n’a jamais roulé trop vite, brulé un feu, démarré trop tôt dans un sens giratoire me jette la première pierre
- que celui qui n’est jamais passé trop prêt d’un cycliste me jette la première pierre.
Et bien non, ce n’est pas parce que tout le monde le fait qu’il faut continuer à le faire. Mais ce n’est pas en faisant de nous des cochons payeurs que nous serons plus propres non plus.
Alors j’aurais plutôt tendance à me demander s’il n’y a pas derrière tout cela une question d’éducation.
Education et prévention versus répression et sanction
Car nous le savons, nous ne sommes pas égaux derrière notre volant. Nos comportements sont exacerbés également, la voiture sert de catalyseur à nos frustrations.
Un.e conducteur.rice timide et réservé.e peut se changer en pitbull aboyant et vitupérant sur la ou le moindre automobiliste qui lui barre la route.
Jean Marc Bailet, gendarme et docteur en psychologie du conducteur, a sa propre théorie, les femmes seraient plus intuitives au volant et surtout elles auraient peur de l'accident tandis que le cadre conduit très rapidement, comme il mène un projet à terme.
Nous nous sentons tous en sécurité dans notre voiture et nous sommes tous des gendarmes à critiquer le comportement des autres, à ne pas voir la poutre qu'il y a dans notre habitacle, à côté des fétus de paille qu'il y a chez le voisin.
Pourquoi ne pas inverser cette tendance, pourquoi ne pas éduquer plutôt que sanctionner. Le permis à point et l'éducation à la route nous pendent au nez de toute façon.
Eduquons à d'autres comportements, sensibilisons au service citoyen dans les hôpitaux ce qui permettrait de soigner les blessés de la route en guise de sanctions, d'autres solutions existent, faisons preuve d'imagination.
Prévenir plutôt que guérir car oui devenir un bon conducteur, cela s'apprend aussi.
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