Le procès des trois hommes accusés du meurtre de Pierre Clynhens, 42 ans, commis à Jamioulx, la nuit du 27 au 28 janvier 2018, se poursuit mercredi devant la cour d'assises du Hainaut.
La cour a d'abord auditionné le père de la victime. La mère, quant à elle, est décédée en 1988. Monsieur Clynhens raconte qu'il a été sorti du lit par la police, venue lui annoncer le décès de son fils. "Il a fallu un certain temps pour que je me rende compte du drame. La mort d'un enfant est une plaie qui ne cicatrise jamais", dit-il, estimant être condamné à perpétuité.
Il raconte que son fils était très attentionné à son égard, très affecté par le décès de sa maman alors qu'il était adolescent. "C'était aussi un excellent père qui voulait le meilleur pour son fils. Il a toujours essayé de faciliter l'existence de la famille, c'était un très bon bricoleur."
Pierre Clynhens avait offert un quad à son fils. "Quand son fils était chez lui, ils allaient rouler à Jamioulx, là où cela ne dérangeait personne. Je pense qu'il se rendait au parc de Jamioulx comme en pèlerinage. Il voyait son fils heureux."
Après le drame, le grand-père s'est battu sur le plan judiciaire pour revoir son petit-fils. "La dernière fois que j'ai pu le voir, je lui ai expliqué comment son papa est mort. Il s'est mis à pleurer."
Pour le père de Pierre Clynhens, le pardon est impossible. Il s'est adressé aux accusés : "Je leur donne un conseil, s'ils sont violents quand ils ont bu, qu'ils arrêtent de boire".
Donovan D. et Sébastien M. ne lui ont pas demandé pardon, mais se sont excusés de leur comportement ce soir-là.
La soeur aînée de Pierre Clynhens se souvient d'un homme solitaire, qui ne se sentait pas à l'aise au milieu de la foule. Il n'aimait d'ailleurs pas le foot et n'avait aucune affinité avec les supporters de football. "Pour lui, c'était une joie de faire des activités avec son fils", confirme-t-elle. "Quand la police m'a annoncé le décès de mon frère, je n'ai pas pensé tout de suite à une agression. Je ne l'ai appris que plus tard."
Bon travailleur, excellent bricoleur, Pierre Clynhens était un ouvrier apprécié de tous. Il n'a jamais eu le moindre problème avec personne, selon ses proches.
Domenico B., Donovan D. et Sébastien M., tous les trois anciens membres des Storm Ultras, sont en aveux d'avoir porté de violents coups de pied à Pierre Clynhens, en marge d'une soirée organisée par les jeunes Ultras à Jamioulx. Ils contestent l'intention d'homicide.
Les proches de Domenico B. ont témoigné mercredi. Il ressort des déclarations que l'entrepreneur, père de famille, n'avait pas l'habitude de boire et qu'il n'était pas un bagarreur. Des témoins ont expliqué qu'il avait été traumatisé par le meurtre de l'un de ses amis, poignardé dans une voiture dans laquelle il se trouvait. La nuit du drame, il avait bu et il était très énervé. Il a donné un coup sur la voiture de la victime, ce qui a incité Pierre Clynhens à sortir pour réclamer des comptes.
Les proches de Donovan D. ont dépeint le portrait d'un homme serviable, gentil, généreux, influençable et poli. Donavan D. se trouvait près de Skull, le capo des Ultras, quand ce dernier a été gazé par Pierre Clynhens. Il est en aveux d'avoir porté des coups. Selon sa maman, Donovan est "mal dans sa peau" depuis le drame. Il s'est rendu de lui-même à la police pour se dénoncer. Il est devenu père de jumeaux et s'occupe très bien des autres enfants de sa compagne. Selon celle-ci, il ne boit plus d'alcool de manière excessive. "Il est totalement différent quand il a bu, inarrêtable et fou. Il a changé", déclare son frère.
Enfin, Sébastien M. a changé depuis la nuit du drame, selon ses proches. "Avant les faits, il était joyeux, heureux. Aujourd'hui, il est ailleurs. Il est très affecté par la situation, il pense à la famille de la victime, tout le temps", raconte son papa. Sa maman ne se souvient pas d'avoir vu des traces de sang sur les vêtements qu'elle a lessivé le lendemain des faits. Le troisième accusé a fait des études supérieures, a bouclé son premier marathon il y a un mois, et il a refait sa vie avec une collègue de travail. Pour ses proches, sa personnalité ne colle pas aux faits.
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