En Fédération Wallonie-Bruxelles, 7000 enfants ne peuvent pas vivre avec leurs parents suite à la décision d’un juge. 4000 d’entre eux vivent dans une famille d’accueil, et plus de 600 en attendent toujours une.
Grandir au sein d’un foyer sécurisant et avec ses parents, ce n’est pas donné à tous les enfants. Rien qu’à Charleroi, des centaines d’enfants attendent une famille d’accueil, c’est-à-dire une ou plusieurs personnes qui peuvent accueillir, le temps nécessaire, un enfant à son domicile.
Une famille d'accueil, c’est tout type de configuration familiale, explique Jérome Stasse, directeur du service L’Espoir. L’idée est d’offrir un lieu sécurisant, stabilisant pour un enfant qui rencontre dans son parcours des difficultés, et qui ne peut pas vivre avec son ou ses parents.
Il est possible de devenir famille d’accueil à court terme, à moyen ou long terme, mais aussi famille d’urgence.
Témoignage d’une famille d’urgence
Alicia Monard, échevine à Charleroi, et sa compagne ont fait il y a peu le choix de devoir une famille d’urgence. Après des entretiens avec des assistants sociaux et des psychologues, et une candidature acceptée, un jour, leur vie bascule en un coup de fil.
On sait que ça se passe comme ça, mais quand ça arrive, ça devient compliqué puisqu'on est appelé le matin et l'enfant arrive l'après-midi, dans notre cas, témoignage Alicia Monard. L'appartement était prêt à recevoir un enfant, mais nous ne savions pas qui arrivait chez nous, et surtout son âge.
Le couple savait juste que l’enfant aurait entre 0 et 3 ans, comme convenu. Et la petite fille qu’elles ont accueillie avait en effet 2 ans.
Elle est arrivée, très fermée, avec les sourcils bien froncés et toute méfiante. Et déjà, dans les heures qui ont suivi, elle s'est détendue et on s'est vite fait confiance.
Et l’aventure débute.
Un tsunami d’émotions
Devenir famille d’accueil, c’est préparer l’arrivée de l’enfant, acheter parfois le nécessaire, faire quelques aménagements si besoin, mais c’est aussi devoir se préparer psychologiquement à vivre une multitude d’émotions.
C'était une expérience complètement incroyable et très bouleversante, on se rend compte à quel point un enfant a une capacité d'adaptation folle, indique la maman d’accueil. Il y a un lien très fort qui s'est tissé. Elle s'est abandonnée à notre surveillance et à notre amour.
C'est sûr qu'il y a un lien qui se crée et l'attachement peut parfois être un peu déchirant, indique Émeline Bayet, assistance sociale dans l’équipe d’urgence de l’Espoir. Mais on travaille ces choses-là et les familles d'accueil sont bien préparées à ce genre de moments qui sont très riches émotionnellement.
Les familles sont en effet suivies du début à la fin de l’aventure, notamment par des psychologues. Il faut dire qu’il ne s’agit pas de juste garder ou surveiller temporairement un enfant, c’est bien plus que ça.
Entre déchirement et espoir
Accepté d’ouvrir ses portes et ses bras à un enfant, c’est aussi accepté de devoir lui dire au revoir tôt ou tard. Ce sont toujours des moments difficiles, mais voir un enfant évoluer et s’épanouir de jour en jour, ça n’a pas de prix.
Ça offre de la stabilité, de l'affectif, indique Jérome Stasse. Ça offre un lieu sécurisant pour les enfants, ça leur permet pour un court ou long moment de pouvoir se poser et de pouvoir se construire et vivre des expériences qui sont positives pour lui ou elle.
Les derniers jours ont été un peu compliqué, explique Alicia Monard. Mais il y a eu un tel changement ! Entre l’arrivée et le départ, entre la première et la dernière photo, on voit l'évolution, on voit l'impact que son séjour chez nous a eu.
Ça serait mentir de dire que vous ne risquez pas de vous attacher, mais ça serait aussi mentir de dire que ces enfants n’ont pas besoin de vous. Alors, pourquoi ne pas l’envisager ?
Ça demandera beaucoup d'implication au niveau du temps, des émotions, de l'attachement et c'est quelque chose qui peut représenter beaucoup de défis. Mais on a parfois tendance à se dire que la vie nous a offert beaucoup de choses, et qu’il est maintenant temps d’offrir toutes ces choses à un enfant, à une famille.
Si vous désirez plus d’informations sur le sujet, rendez-vous sur familledaccueil.be. Contactez le service le plus proche de votre domicile pour obtenir un entretien d'informations.
Pour notre part, c’est 58 jours sur toute une vie, mais quand on voit le bienfait que ça lui a apporté et qu’on voit comment nous, ça nous a fait évoluer : c'est à faire, évidemment.
Sur le même sujet
Recommandations

Charleroi: la crèche « Les Djônes de la Digue » se métamorphose

Le 131ème Bal des Climbias: un moment festif et solidaire!

Un pavé de mémoire en hommage à Marie-Louise Isaac-Gobbe

Lecture pour tous à Courcelles : un plan pour les jeunes et les seniors

Un 21ème Cross de l'amitié sous la pluie et la bonne humeur

Eden : un début d’année 2025 rythmé par la musique et les émotions

La Wallo’Mobile fait escale pour la première fois dans une école

Des joueurs du Sporting ont distribué des cadeaux aux enfants hospitalisés à Marie Curie

Charleroi : succès pour le Noël de Shop In, l'association des commerçants, pour les enfants défavorisés

Le Festival « Carabouilla » : des spectacles gratuits pour les enfants carolos

Charleroi: le Noël des Mômes c'est ce 14 décembre!
