Les collecteurs de textiles rencontrent des difficultés de collecte et de tri, engendrant l’encombrement des bulles à vêtemnts. Entre incivilités de la part des citoyens et explosion de la fast fashion, le secteur est en crise. Exemple à l’asbl Terre.
L’asbl Terre tire la sonnette d’alarme. En effet, depuis plusieurs mois, les bulles à textiles débordent. Ici au centre de tri de Couillet, ce sont 1000 tonnes de sacs entassés dans cet hangar, qui doivent encore être triés. Principale cause: la présence de déchets indésirables dans et autour des conteneurs.
« C’est souvent un ramassis de déchets, tant à l’intérieur, qu’à l’extérieur des bulles. On retrouve un peu de tout, comme des animaux morts, de la peinture, des huiles usagées, des tontes de pelouse ou encore des déchets ménagers. Cela représente un coup financier énorme pour notre asbl, qui doit assurer le ramassage et le tri de ces dépôts sauvages », indique Simon Lepage, le responsable du centre de tri à l’asbl Terre.
Des collectes qui explosent et un centre de tri à bout de souffle. Une crise dans le secteur du réemploi textile, expliquée par deux autres facteurs.
« La montée en puissance de la fast fashion est un véritable problème. Ce modèle économique basé sur une production massive de vêtements à bas coût pousse à la surconsommation. Résultat : des vêtements portés quelques fois, puis jetés ou donnés. Or, ces pièces de mauvaise qualité sont difficilement valorisables en seconde main. Elles inondent nos bulles, mais n’ont aucune valeur sur le marché. Autre facteur aggravant: la collecte sélective des textiles est devenue obligatoire en Belgique depuis le 1er janvier 2025. Cette directive européenne vise à améliorer la gestion des déchets et à augmenter la part de textiles réutilisés ou recyclés. Sur le principe, c’est une avancée écologique majeure.
Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. La mise en œuvre de cette obligation implique une logistique plus lourde pour continuer à maintenir un service optimal : bulles à vider beaucoup plus fréquemment, plus de chauffeurs, plus de camions, tri plus long, etc. », ajoute Simon Lepage.
Donner une seconde vie aux vêtements. Oui, mais pas n’importe comment.
« Nous acceptons tous les textiles en bon état, propres et secs, comme les vêtements (dame, homme et enfant), les chaussures (attachées par paire, les accessoires (bijoux, sacs à main…) et le linge de maison (draps, serviettes, nappes…). Il est indispensable de déposer les dons dans un sac bien fermé et hermétique, pour les protéger de l’humidité. Cela permet de garantir une seconde vie à un maximum d’articles. Si la bulle est pleine, il ne faut de ne rien déposer au sol, car cela empêche la collecte et dégrade les dons », conclut Simon Lepage.
Pour rappel, tout dépôt au sol est considéré comme un dépôt clandestin, qui peut entrainer une amende administrative pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros.
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