On les appelait des apprentis. On parle maintenant de formation en alternance. Et ce, depuis 20 ans. En 2003, l’Ifapme était créée pour coordonner les formations en alternance, c’est à dire en grande partie en entreprise. Hier, on célébrait cet anniversaire en grande pompe. L’occasion de faire le point sur cet important organisme de formation et sur son histoire.
L’alternance: une méthode qui fonctionne depuis 20 ans
C’était il y a vingt ans. La Région Wallonne créait l’Ifapme, l’organe de coordination des centres de formation en alternance en collaboration avec les organisations patronales et syndicales. Avec le même principe qu’aujourd’hui: une petite partie de formation dans les centres et une grande partie en entreprise. Et vingt ans plus tard, les missions et les méthodes n’ont pas changé.
« Notre base, c’est toujours trois personnes, explique Raymonde Yerna, administratrice générale de l’Ifapme. Il y a le référent Ifapme qui est le garant de la formation. Il y a le formateur du centre de formation qui est un formateur en activité. Et il y a l’entreprise qui va former nos apprenants 80% du temps. On a une double mission: aider des jeunes à se former à un emploi, et aider les entreprises et l’économie wallonne à trouver des travailleurs compétents. »
Un apprentissage par la pratique
Le nombre de partenaires présentes à la fête d’anniversaire démontre à souhait le succès de la formule. On retrouve désormais aussi des entreprises, le Forem, l’Aviq, la Province, et les centres de formation, par exemple. Mais surtout, les apprenants. Et parmi eux, Elisabeth a fini ses trois ans en peinture-décoration. Avec des stages chez un patron-décorateur carolo.
« J’ai choisi l’alternance, nous dit-elle, parce que je suis beaucoup plus manuelle qu’efficace derrière un banc. J’ai passé deux ans et demi chez mon patron et j’ai beaucoup appris. J’ai appris mon métier. Mon but, maintenant que je suis au terme de ma formation, c’est de passer mon patronat et de créer ma propre entreprise. »
« L’avantage d’avoir des gens qui viennent travailler trois ans en tant que stagiaires ou apprentis, c’est que vous pouvez les fumer à votre propre méthode de travail, répond Daniel Duval qui est le patron d’Elisabeth. On va pouvoir collaborer désormais avec elle comme sous-traitante. Mais elle connait nos produits et notre façon de travailler. C’est un plus. »
Des formations efficaces
L’Ifapme, ce sont 24 centres de formation, près de 10 000 entreprises formatrices et presque autant d’apprenants, dans une vingtaine de métiers différents. Ces dernières années, on a beaucoup investi en matériel, deux nouveaux centres ont ouvert à Charleroi, et divers incitants ont été créés.
« Par exemple, explique Willy Borsus, le ministre wallon en charge de l’Ifapme, dans la construction, on a maintenant un incitant financier. 2 000 euros accordés à l’apprenant pour venir se former en alternance, en trois tranches. Et on peut aussi avoir un soutien pour passer son permis de conduire si on ne le possède pas. »
En un an, les inscriptions ont augmenté de plus de 10%. Les formations fonctionnent parce qu’elles sont toujours ré-actualisées. Et près de 90% des apprenants de l’Ifapme décrochent un contrat de travail ou créent leur entreprise à l’issue de leur formation.
VB