Soins palliatifs: hommage du personnel soignant à leurs patients décédés

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Ce 12 octobre, c’est la journée mondiale des soins palliatifs. Pour rappeler que cet accompagnement de fin de vie est plus que des soins et plutôt de la qualité de vie, une petite cérémonie d’hommage était organisée dans six hôpitaux de notre région.

Des arbres pour rendre hommage aux patients de soins palliatifs décédés
Dans le cadre de la journée mondiale des soins palliatifs, des arbres factices ont été installés dans les halls de six hôpitaux de notre région par la plate-forme de concertation en soins intensifs du Hainaut Oriental, sur les sites de Léonard de Vinci, Vésale, Marie-Curie, Centre de Santé des Fagnes (Humani), de l’IMTR (Grand Hôpital de Charleroi) et de la Clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies. Ce sont des arbres du souvenir. Des arbres qui contribueront à sensibiliser le grand public à l’importance de commémorer les personnes décédées par un rituel s’inscrivant dans le processus de deuil. L’activité sera l’occasion de valoriser le travail du personnel médical et des équipes mobiles intra-hospitalières confrontées quotidiennement à l’accompagnement de fin de vie.
Pendant une heure, le personnel soignant était invité à venir y déposer un témoignage personnalisé pour rendre hommage à un patient décédé qui avait fréquenté les sons intensifs. Des soins de fin de vie, mais surtout de confort.
 
« C’est du confort pour aider les patients en fin de vie ou ayant une pathologie non curative, explique Frédérique Broekaert, infirmière-chef des soins palliatifs à Léonard de Vinci (Humani). On a aussi une approche globale par rapport à la famille de ce patient qui souffre. On prend en charge sa douleur, sa façon de respirer et sa vie. Pour qu’il vive sa fin de vie le plus sereinement possible. Parfois, c’est pendant peu de temps, mais ça peut aussi parfois prendre un an. »
 
Beaucoup plus de patients devraient bénéficier des soins palliatifs
On estime que chaque année, en Belgique, 10 à 20 000 personnes bénéficient des soins palliatifs. Mais ce ne seraient pas moins de 100 000 personnes pour lesquelles une telle approche pourrait être envisagée.
Près de 20 % des patients hospitalisés et 14 % des résidents en maison de repos sont susceptibles d’en bénéficier.
 
« Cet arbre du souvenir, c’est aussi pour permettre au personnel qui est confronté à ces situations souvent difficiles de prendre quelques instants pour poser un souvenir ou un petit mot pour montrer qu’eux aussi peuvent être en souffrance, complète Anita Gancwajch, la directrice de la plate-forme soins intensifs Hainaut Oriental. Ca leur permet de déposer leurs émotions et de reprendre ensuite leur travail et de maintenir toute leur humanité envers leurs autres patients. »
 
Les soins palliatifs, plus que des soins
Les plates-formes wallonnes et bruxelloises de soins palliatifs relancent aussi une campagne intitulée « Bien plus que des soins » pour rappeler que les soins palliatifs ne sont pas synonymes de mort, mais plutôt de qualité de vie. Et qui permet de lutter contre les clichés. Souvent quand on parle de soins palliatifs, on pense seulement à la mort à l’hôpital. Mais les patients qui passent par les soins palliatifs rentrent parfois chez eux, sont parfois mis en institutions ou parfois restent effectivement à l’hôpital jusqu’à leur décès.
 
Des moments difficiles, mais une vocation
Travailler dans un tel service, c’est véritablement une vocation comme nous l’explique Pascal Leclercq, infirmier en soins palliatifs à Léonard de Vinci:
 
« Quand on est aux soins palliatifs, on a cette approche. On accompagne ce patient et pour nous, la finalité, c’est le décès, mais c’est surtout accompagner ce patient jusqu’à la fin, et faire tout ce qu’on peut pour rendre cette fin de vie confortable. »
 
« Le geste qu’on a posé aujourd’hui, ajoute Catherine D’Oosterlinck, elle aussi infirmière en soins intensifs à Léonard de Vinci, c’est un devoir de mémoire par rapport à des patients qu’on a eu dans nos services, et qui nous ont touchés, eux ou leurs familles. Ce sont toutes des personnes qui sont parties, parfois beaucoup trop tôt. C’est une façon de leur dire qu’on pense encore à eux. »
 
Cet arbre restera quelque temps dans les halls des hôpitaux. Mais les patients décédés resteront pour toujours dans les mémoires des équipes soignantes.


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