Les multiples réformes au niveau du marché de l’emploi n’ont décidément pas fini d’engendrer des conséquences parfois même insoupçonnées.
Celle qui concerne l’exclusion du chômage après deux années est évidemment l’une des plus marquantes, et elle aura des répercussions en cascade qui frisent parfois l’absurde. Ainsi, par exemple, les personnes en chômage de longue durée mais qui, grâce à leur statut, bénéficient d’un emploi ALE leur offrant la possibilité d’effectuer de petits travaux… perdront leur emploi une fois exclues, puisque être chômeur est une condition sine qua non pour obtenir un job ALE.
Mais on peut aussi sortir du chômage en créant sa propre entreprise…
Notamment en se faisant accompagner par une couveuse d’entreprises. Mais là encore, la réforme du chômage pourrait avoir des conséquences incalculables. Ainsi, les couveuses d’entreprises ont noté, ces derniers mois, une véritable explosion des demandes d’accompagnement. La raison est claire : certains, au chômage ou en préavis dans leur emploi, sont un peu pris de panique à l’idée de se retrouver sans travail pour longtemps et décident de lancer leur propre entreprise. En soi, un réflexe positif qui pourrait aller dans le sens de la réforme, laquelle vise à remettre plus de gens au travail. Sauf que, précisent les couveuses, être entrepreneur, ça ne s’improvise pas : il faut un projet, une idée, un cadre, des objectifs. En clair, il faut créer son entreprise par envie, pas par nécessité.
Que craignent les couveuses d’entreprises ?
Eh bien, simplement qu’avec ce boom de nouvelles sociétés commerciales lancées à la va-comme-je-te-pousse, on voie, dans les mois et les années à venir, un véritable boom de faillites d’entreprises mal préparées. Et dès lors, des pertes d’emplois à la pelle…
Et ce risque de faillites de masse est aussi accru par un autre phénomène.
Car depuis le 1er octobre 2025, l’obligation de compétences en gestion pour ceux qui lancent leur entreprise a été supprimée. Avec cette mesure, la Wallonie a voulu s’aligner sur les réformes déjà mises en place en Flandre, à Bruxelles et dans d’autres pays européens. Son but : favoriser l’entrepreneuriat, supprimer les freins inutiles à la création d’entreprises.
Et visiblement, ça marche, puisque depuis quelques semaines, les demandes de création d’entreprises et de statuts d’indépendants ont encore franchi un cap. Mais là encore, les craintes sont grandes de voir, à l’avenir, des projets se briser par manque de préparation ou de connaissances. Et ainsi d’aboutir, in fine, à une destruction d’emplois plutôt qu’à la remise au travail d’une partie de la population. Ce qui serait un fiasco total des réformes voulues par les différents gouvernements de ce pays.
Recommandations